Harpagophytum

Harpagophytum

L’Harpagophytum de son nom latin (Harpagophytum procumbens) porte plusieurs noms vernaculaires, dont le plus connu est la griffe du diable du fait de son apparence (voir ci-dessous). Cette plante africaine est utilisée (Sud de l’Afrique) depuis des siècles comme tonique et pour soulager certains maux comme les douleurs articulaires, les manifestations allergiques et aider à la digestion.

Il est récolté à la main sur des plants sauvages et constitue une source de revenus non négligeable pour les pays locaux, estimée par exemple pour la Namibie à plus d’1 million de dollars en 2009.

 

 

Histoire de l'harpagophytum

C'est une sorte de liane poussant au sol, dont les fruits sont très reconnaissables et dotés de griffes. Elle était considérée initialement par les éleveurs comme une nuisance car les fruits pouvaient blesser les pattes de leurs animaux. Le terme "griffe du diable" utilisé par les populations locales fait d’ailleurs référence aux danses endiablées réalisées par les animaux pour se débarrasser des fruits emprisonnés dans leurs sabots. Cela fait d’ailleurs partie de la stratégie de propagation de la plante car les graines sont lentement libérées des fruits crochus, qui se retrouvent fréquemment accrochés aux pattes des animaux.

Retrouvée sous les latitudes comprises entre 15 et 30° en Namibie, Afrique du Sud, Botswana, Angola et en moindre mesure en Zambie, Zimbabwe et Mozambique. Elle pousse dans des zones à faible pluviométrie telles que les sols sablonneux du désert de Kalahari, habités par les Bushmen. Afin de survivre aux longues périodes de sécheresse, elle possède des tubercules secondaires capables de stocker l’eau.

La  grande majorité provient de cueillette de ces racines secondaires sur des plants sauvages. Les 3 plus grands pays producteurs sont la Namibie, le Botswana et l’Afrique du Sud.

La cueillette est une véritable source de revenus pour de nombreux locaux (entre 2500 et 3000 cueilleurs estimés en Afrique du Sud). Estimée à 1600 plants par cueilleur et par an, elle est considérée jusqu’à présent comme raisonnable et ne mettant pas en péril la durabilité des ressources naturelles, car la plante n’est pas détruite lors de la cueillette.

Il est néanmoins essentiel que de bonnes pratiques soient respectées : récolter uniquement les tubercules secondaires, ne pas abîmer et veiller à recouvrir de sable la racine principale. Les spécialistes estiment qu’il lui faut 4 ans pour régénérer ses tubercules secondaires après récolte.

Des techniques de culture in vitro ont été développées et pourraient être des alternatives viables si la cueillette devait être limitée. À ce jour, la cueillette par des individus ayant une bonne connaissance de la plante avait plutôt tendance à protéger l’espèce ; en revanche, l’augmentation de la demande pour des utilisations pharmaceutiques et l’appât du gain pourraient à terme altérer la ressource naturelle.

Les premières descriptions occidentales de l’Harpagophytum ont lieu en 1820 où des scientifiques Européens collectent et la décrivent pour la première fois. Mais il faut attendre le début du XXième siècle pour que son usage médicinal soit découvert, grâce à un négociant allemand nommé G.H.Mehnert qui apprend ses propriétés médicinales des populations San et Nama de Namibie. Les premières études scientifiques datent des années 1950 et l’export à grande échelle commence en 1962.

 

 

Apparence et composition de l'harpagophytum

Harpagophytum procumbens est une plante herbacée vivace tubéreuse aux fruits caractéristiques et dont l’apparence a donné leur nom au genre Harpagophytum : des "plantes grappins".

Ces fruits présentent de longs crochets pointus en forme de grappins, ainsi que 2 épines droites sur la face supérieure. Durant la période de croissance, aux premières pluies, les fleurs et les feuilles sortent de terre, puis meurent durant l’hiver ou les périodes de sécheresse.

Les fleurs sont tubulaires et d'une couleur rose mauve foncé, avec une gorge jaune et blanche. Elles ne s’ouvrent qu’une seule journée, durant laquelle elles doivent être pollinisée par les abeilles.

Chaque année, les tiges rampantes, qui peuvent atteindre 2 mètres de long, repoussent à partir des tubercules primaires. Ceux-ci peuvent s’enfoncer jusqu’à 2 mètres de profondeur.

À partir des tiges vont naître plusieurs tubercules secondaires de stockage qui peuvent mesurer jusqu’à 25 cm, et qui sont récoltés à des fins médicinales.

Les principaux composés phytochimiques actifs sont les glycosides irridoïdes (harpagosides, harpagide et procumbide), qui se trouvent en plus grande quantité dans les tubercules et les racines.

 

 

Quels sont les bienfaits de l'harpagophytum ?

Une alliée pour les articulations

Les vertus de la plante sont essentiellement observées sur les articulations. En effet, si vous souffrez d’une maladie rhumatismale, vous avez en elle, l’aide dont vous avez besoin pour soulager vos douleurs.

Elle protège également vos articulations en limitant la dégradation du cartilage articulaire et en stimulant la production du liquide synovial. Elle va ainsi améliorer votre qualité de vie en vous permettant de vous mouvoir plus facilement et d'effectuer vos tâches quotidiennes sans trop de difficultés.

L'extrait de cette plante ont montré in vitro une activité chondroprotectrice, c’est-à-dire de protection des cellules du cartilage.

Plusieurs mécanismes ont pu être démontrés: une diminution de la synthèse des molécules de l’inflammation (par exemple, le TNF-α et l’interleukine-1β) et une inhibition d’enzymes souvent impliquées dans les phénomènes inflammatoires de l’articulation: les métalloprotéases et l'élastase.

Plusieurs études cliniques humaines ont montré que divers extraits de tubercules (équivalents à 50-60 mg d'harpagosides par jour, consommés durant 8 à 16 semaines, selon l'étude) amélioraient significativement le confort articulaire (souplesse des articulations) et l’amplitude des mouvements chez des sujets présentant des troubles articulaires.

Une revue de la littérature réalisée par la Cochrane Library en 2014 indique que la prise d’Harpagophytum procumbens(équivalant à 50-100 mg d'harpagoside par jour) était plus efficace qu’un placebo pour réduire les douleurs dorsales

 

Une aide pour une meilleure digestion

Si vous souffrez de troubles digestifs, vous pouvez bénéficier des effets stimulants de la plante sur l’appétit et le transit. Elle vous aide à digérer plus vite en augmentant la sécrétion de la bile par le foie et en accélérant le transit intestinal. La digestion est alors facilitée et vos intestins seront plus rapidement libérés des matières qui, lorsqu’elles stagnent, sont responsables de ballonnements, de flatulences, de nausées ou encore de la constipation.

Pareillement, elle a une action protectrice sur la muqueuse gastrique en réduisant l’acidité du contenu de l’estomac et en jouant un rôle préventif sur la survenue des ulcères.

 

 

Comment utiliser l’harpagophytum?

Néanmoins, si vous souhaitez en profiter pleinement, il est important de le consommer sous une forme préservant tous ses actifs.

Vous en trouverez sous diverses formes : poudre, teinture, décoction ou gélules.

La posologie va varier selon la forme que vous utilisez et le trouble que vous souhaitez traiter. Veuillez donc consulter un spécialiste et respecter les indications fournies afin de ne pas dépasser les doses journalières recommandées et obtenir satisfaction du produit.

Un autre aspect essentiel de cette forme de thérapie est de choisir un produit obtenu de l’agriculture biologique et exempte de pesticides ou d’additifs chimiques.

 

 

Quelles sont les précautions à prendre avec l’harpagophytum?

En général, votre organisme est bien tolérant aux produits issus de la plante.

 Toutefois, il peut provoquer l’apparition d’effets indésirables chez certaines personnes, telles que des réactions allergiques, des troubles gastro-intestinaux, et même, être source d’interactions médicamenteuses.

Dès lors, si vous souffrez d’allergies aux plantes de la famille des Pédaliacées, d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, de calculs biliaires ou rénaux ou d’une maladie chronique et vous êtes ou non sous traitement, veuillez ne pas prendre cette substance.

L'harpagophytum est aussi contre-indiqué aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 12 ans. Il est recommandé de demander l’avis d’un médecin avant d’en consommer.

L’harpagophytum vous offre de multiples bienfaits. Il peut être utilisé sous diverses formes selon l’usage que vous souhaitez en faire, mais il est important qu’il provienne de l’agriculture biologique.

L’Agence européenne du médicament reconnaît l’usage traditionnel d’Harpagophytum procumbens "pour soulager les douleurs articulaires mineures, ainsi que les ballonnements, les flatulences et la perte d’appétit temporaire".

 De son côté, l’OMS (organisation mondiale pour la santé) reconnaît comme "cliniquement avéré" son utilisation en cas de douleurs liées aux rhumatismes.

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